Les membres statuaires et ceux observateurs du comité de revue du programme budgétaire « pilotage et soutien aux services du MCCAT » ont examiné ce 17 novembre 2022 le rapport de mise en œuvre du Plan de travail et de budget annuel (PTBA) au 30 juin 2022, date de clôture de la deuxième année de mise en œuvre du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC).

La coordination du Programme notamment, le service en charge du suivi-évaluation a présenté l’état de mise en œuvre du PAIC GC au titre des activités inscrites dans le PTBA entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022. De façon globale, il est en bonne marche et engrange des résultats encourageants au terme de la deuxième année de mise en œuvre. En dépit des soubresauts politiques et des défis rencontrés, les taux de réalisations physique et financier sont respectivement de 53,87% et de 3,23%. Sur 58 activités planifiées en 2022 ; 14 ont été entièrement réalisées, 42 sont en cours de mise en œuvre et 02 sont en attente de démarrage.

 

Une vue des participants à la session

Spécifiquement, le bilan dans la composante « décentralisation culturelle » portée par le Conseil régional des Hauts-Bassins et la direction régionale de la culture de cette région réconforte au regard des taux de réalisation physique et de réalisation financière. « Dans les Hauts-Bassins des taux de réalisation physique et financier estimés respectivement à 87,26% et 30,91% ont été atteints ». Le pilotage de ses activités, confié à l’Agence Régionale de développement (ARD), une structure autonome justifie cette performance. En effet, les délais d’exécution des activités étaient respectés car les procédures administratives étaient traitées sur place.

Cependant, le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) et le Ministère de la communication, de la culture des arts et du tourisme (MCCAT) ont connu des retards significatifs, dans le démarrage et l’exécution de leurs missions, dus aux évolutions politiques. Ainsi donc, le FDCT réalise un taux physique de 39,29% contre un taux financier de 0,86%. La composante « renforcement de la gouvernance culturelle », échue au MCCAT a atteint des taux de réalisation physique et financier de 35,06% et de 21,80%.

Une vue des membres du comité de revue présents à la session

Le comité de revue est un organe d’orientation et d’accompagnement du Programme.  Après avoir examiné les difficultés à l’atteinte des objectifs du Programme, le comité a formulé des recommandations qui seront transmises à qui de droit. En attendant, il espère voir la mise à disposition à bonne date des ressources de la contrepartie nationale et la tenue régulière des comités de revue et de capitalisation dans un élan de communication accrue autour des actions du PAIC GC.

Quelques résultats majeurs

4 indicateurs sur les 14 évalués ont atteint leurs cibles :

  • La proportion d’emplois formels dans les filières prioritaires s’est établie à 56,60% sur une cible prévisionnelle de 54,69% ;
  • Le taux d’accroissement du nombre d’entreprises culturelles formelles a été évalué à 11,30% sur une cible attendue de 11,00% ;
  • La valeur des dotations de l’Etat en faveur du FDCT a atteint la somme de 1,753 millions d’euros sur une estimation prévisionnelle de 1 million d’euros ;
  • Le nombre d’agents publics et d’acteurs non étatiques des filières prioritaires formés par le Programme s’est établi respectivement à 30 et 45 conformément aux cibles prévisionnelles.

Mariam Ouédraogo/Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC

 

Les femmes riveraines des rues des Récréâtrales, situées dans le quartier Gounghin de Ouagadougou ont réalisé une belle performance, en compagnie d’autres professionnels de la danse au cours du spectacle « À nos combats », en marge de la 12e édition des Récréâtrales. Cette création alliant à la fois danse et théâtre a été riche en intensité et en élégance. En plus de la prestation artistique, ces dames devenues artisan ont fait de bonnes affaires dans les rues de festival en vendant aux visiteurs des produits qu’elles ont elles-mêmes confectionnés. Des écharpes, des sacs et des pagnes en Faso Dan Fani, le pagne traditionnel du Burkina Faso, tissé à la main avec de la cotonnade.

Au moins une trentaine de femmes du quartier Gounghin sont déjà bénéficiaires du volet formation des Récréâtrales 2021-2022 soutenu par le PAIC GC dans le cadre du premier appel à projets.

La plupart sont des mères au foyer.  « Depuis plus de 2 ans, les Récréâtrales nous ont donné l’opportunité d’être formée en développement personnel, en teinture, en tissage et en couture. La formation en développement personnel nous a permis de sortir de notre bulle et de vaincre la timidité », explique Agathe Séré née Nombré, Responsable de l’Association des dames des Récréâtrales.  Il y a quelques années, elles se contentaient de nettoyer et d’arroser les rues abritant le festival « les Récréâtrales ».

Des pagnes traditionnels du Burkina Faso confectionnés par les braves Dames de Récréâtrales , en vente

Au titre du premier appel à projets du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC), le Fonds de développement culturel et touristique et l’Union européenne au Burkina ont soutenu l’association les Récréâtrales pour la mise en œuvre de ce projet par une subvention de 18 742 500 F CFA.

Alice Kaboré/Sanon, l’une des participantes à la formation sur le développement personnel vit désormais de meilleures conditions. « Cette formation a ouvert mes yeux. Je n’étais pas à mesure de prendre des décisions par moi-même. En matière de gestion d’économie, j’avais des difficultés à gérer mes ressources.  Depuis lors, il y a beaucoup d’amélioration dans nos conditions de vie. En plus de cela, je n’avais même pas le courage de m’exprimer devant quelqu’un. J’ai maintenant vaincu mes peurs. »

Alice Kaboré/Sanon, riveraine des rues des Récréâtrales a désormais vaincu sa timidité et sait mieux gérer ses économies

Passer de couturière à artiste-couturière

Une soixantaine de femmes, toutes riveraines du quartier sont concernées à terme. Pour l’instant, une première cohorte de 28 personnes en sont bénéficiaires dont Pascaline Zida née Taoko.  Elle ajoute désormais les talents de créatrice de mode à son métier de couturière. En effet, en attendant de voir son chiffre d’affaires augmenter, dame Zida confectionne désormais des sacs en Faso Dan Fani qu’elle expose aux passants.

Après le rendez-vous théâtral, où  une bonne partie des productions ont pu être écoulées,  les produits sont disponibles à l’atelier de travail des « Dames des Récréâtrales » sis non loin du siège des Récréâtrales, dans le quartier Gounghin de Ouagadougou.

Contacts : 00226 70-73- 38- 05/64-04-11-87

Mariam Ouédraogo/ Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC

« Renforcement de la gouvernance de la culture ». C’est l’une des ambitions nourries et exprimées sous forme de composante par le Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC). Le ministère de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme est délégué à sa mise en œuvre. Rasmané Kamba, conseiller technique dudit ministère, par ailleurs premier responsable de la composante « Renforcement de la gouvernance de la culture » explique la vision de l’institution.  

Mariam Ouédraogo (M. O) : Quelle est la date de démarrage effectif des activités de votre composante ?

Rasmané Kamba (R. K) : Trois mois après le démarrage du projet intervenu en août 2020, nous avons commencé l’acquisition de certains matériels, parce que sans ce matériel il était difficile de dérouler ce que nous voulons faire. Les différentes passations de marchés pour les acquisitions se déroulent normalement et lorsque le matériel est réceptionné, la répartition se fait automatiquement.

M. O : Quelles sont les missions de la composante pilotée par le ministère en charge de la culture ?

R. K : Le ministère de la culture est chargé du renforcement des capacités des acteurs ; cela sous-entend une dynamique d’amélioration de la gouvernance du secteur culturel. A cet effet, l’accent doit être mis sur plusieurs volets. Par exemple, le premier volet s’intéresse à l’appui à l’amélioration des informations sur l’économie de la culture, le second concerne la formation des ressources humaines dans le but d’accompagner les acteurs sur le terrain. En fait, il s’agit d’une formation professionnelle spécialisée pour pouvoir accompagner les opérateurs culturels sur le terrain et l’appui à l’organisation des services du ministère. Dans le cadre de ce programme, il est prévu des acquisitions en moyens roulant et matériels de bureau afin de doter nos différentes structures centrales et celles déconcentrées en matériels pour leur permettre de réaliser les missions à elles confiées.

M. O : Y a-t-il un dispositif pour veiller à une utilisation efficiente des ressources allouées ?

R. K: Dans le cadre du PAIC GC, le ministère de la culture a mis en place un dispositif de suivi et de capitalisation. Une unité de pilotage au sein de laquelle toutes les composantes se retrouvent et une équipe des responsables chargés du suivi-évaluation font un examen périodique de la mise en œuvre des activités des trois composantes du Programme. L’Unité de gestion du projet (UGP) tient également des réunions par mois au cours desquelles le bilan d’exécution des différentes activités est produit. En outre, le comité de revue apprécie le travail exécuté et formule des recommandations à la semestrielle revue à mi-parcours du Programme. Il faut rappeler qu’à l’issue du bilan périodique que nous réalisons, nous tentons de recadrer les activités qui doivent l’être.

M. O : Quel bilan dressez-vous à mi-parcours des activités menées par votre composante ?

R. K: Nous avons mené déjà beaucoup d’activités. En ce qui concerne les acquisitions, nous avons déjà réceptionné des véhicules : le ministère de la culture et sa direction de la région de Hauts-Bassins en ont bénéficié. Toutes les directions régionales ont reçu des mobylettes qui peuvent faciliter la mobilité des différents agents. Du matériel informatique et des fournitures de bureau ont également été reçus. Nous avons donc acquis presque tout ce qu’il fallait acquérir. En outre , des sessions de renforcement des capacité ont eu lieu. Il y a eu la formation des opérateurs culturels que nous avons planifié au niveau des trois composantes. Dans chaque composante, il y avait des idées de formation. La synthèse de ces idées a abouti à une formation transversale qui a regroupé des promoteurs culturels privés, des institutionnels et des responsables des organisations faitières du secteur.

La première année de mise en œuvre du programme s’est faite quasiment dans les délais impartis et nous en sommes satisfait. S’il faut nous évaluer sur une moyenne de 10, on pourrait nous attribuer une note de 8/10.

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Mariam OUEDRAOGO/Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC

Satisfecit général du niveau d’exécution des projets bénéficiaires du premier appel à projets du PAIC GC à l’issue de la deuxième visite de suivi-évaluation. Zoom sur le projet « Les artistes chez les sans art » mené à bien par le Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) et celui de l’association Mouvement Arts en force à travers son programme de formation sur les rythmes et styles musicaux lobi dagara.

Avec le soutien de l’Union européenne, le FDCT a financé la réalisation de 74 projets sur le territoire burkinabè, dans le cadre du premier appel à projets du PAIC GC avec une enveloppe de 1 277 324 755FCFA. A la date du 21 octobre 2022, plusieurs ont effectivement bouclés leurs activités conformément aux directives de la convention de financement selon lesquelles, les projets ont un délai d’exécution maximal de 18 mois.

Parmi ces projets figurent, « Les artistes chez les sans art » et le programme de renforcement de capacités des instrumentistes sur les styles et rythmes de musique traditionnelle lobi, achevés depuis quelques mois. Cette deuxième mission conjointe de suivi-évaluation du FDCT, de la délégation de l’Union européenne (UE) au Burkina Faso et de la coordination du PAIC GC vise à constater les indicateurs contenus dans les rapports intermédiaires et de clôtures acheminés auprès des services du FDCT. Il s’agit entre autres du nombre d’emplois directs et indirects crées, de la cible atteinte, des pièces justificatives des dépenses ordonnées dans le cadre de la mise en œuvre du projet et du respect des calendriers d’activités. Sur ces questions, les voyants sont au vert chez les deux projets.

Le projet « Les artistes chez les sans art » du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) s’est exécuté entre février et avril 2022.

Il est allé à la rencontre de 160 jeunes filles et garçons en difficulté ou en conflit avec la loi dans les centres d’accueil de Orodara, Gampela, Dédougou et Gaoua. Pour leur dispenser des formations dans quatre disciplines, notamment en technique de conte, en jeu d’acteurs, en instrument traditionnels et en danse traditionnelle. Des explications de Salamata Sawadogo, administratrice adjointe du CITO, le projet « Les artistes chez les sans art » est un projet de formation qui a débouché sur une création d’un spectacle inspiré du vécu des personnes bénéficiaires, écrit et mis en scène par des professionnels. Quatre auteurs et quatre metteurs en scène ont également été recrutés dans la mise en œuvre de ce projet, bénéficiaire d’une subvention de 16 millions Francs CFA accordée par le FDCT et l’UE au titre du PAIC GC.

Salamata Sawadogo, administratrice adjointe du CITO

Tout comme au CITO, les résultats chez l’association Mouvement Arts force sont encourageants. En témoigne Djébal Konaté, responsable du portefeuille PAIC GC au FDCT, « il y a une satisfaction générale des partenaires que nous sommes ; le FDCT et l’Union européenne par rapport à la manière dont ces projets ont été conduits et le respect des procédures des partenaires en matière de dépenses à effectuer dans le cadre de ces projets. »

Le Mouvement arts force, quant à lui s’est orienté vers l’initiation des instrumentistes modernes aux rythmes et styles de musique lobi dagara. De facto, 20 acteurs de la filière musique moderne se sont familiarisés avec les styles musicaux tels le biir, le Baobouna, le gopê ; des sonorités du terroir lobi dagara. Désormais, ces acteurs musicaux sont aptes à exécuter des créations traditionnelles en y apportant des touches de modernités et vice versa. Le tout, pour la satisfaction des artistes et des mélomanes.

A gauche Ollo Dah Président de l’association Mouvement Arts force et à droite Djébal konaté , responsable du portefeuille PAICGC au FDCT tenant le rapport de fin d’exécution du projet.jpg

« A ce jour, des arrangeurs et des instrumentistes modernes ayant au moins une dizaine d’année d’expérience dans le domaine en compagnie de jeunes artistes sont allés dans les profondeurs de la musique d’inspiration lobi dagara et peuvent désormais offrir leurs services à des artistes à la recherche d’inspiration traditionnelle. Un jacket de 4 titres a été produit » se réjouit Ollo Basile Dah, président de l’association Mouvement Arts force et coordonnateur du projet.

Pour rappel, la formation aux rythmes et styles instrumentistes lobi dagara s’est déroulée du 23 au 28 août 2021 à Ouagadougou.

Quelques pans de la gestion comptable non encore maîtrisés

En dépit des résultats satisfaisant, la mission de suivi-évaluation a constaté la persistance d’un dysfonctionnement chez moult opérateurs visités. « Le problème commun rencontré est la présence des certaines pièces justificatives des dépenses. Au début, des dépenses non conformes ont été effectuées et nous avons attiré l’attention pour leur prise en compte et présentement ils sont en train de les mettre à jour » a noté Djébal Konaté responsable de portefeuille PAIC GC au FDCT.

C’est donc sur des notes de collaboration fructueuse que les visites auprès des projets financés se sont achevées.

Mariam Ouédraogo/ Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC