A l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars, Paul Zoungrana, comédien et metteur en scène par ailleurs président de la Fédération nationale du théâtre du Burkina (FENATHEB) exprime la reconnaissance des acteurs du théâtre à ses partenaires dont le PAIC GC. La FENATHEB est un regroupement d’au moins 300 compagnies de théâtre des 13 régions du pays, né en 2005 de l’envie de ses acteurs d’aller vers un statut de l’artiste.

Comment se porte le théâtre au Burkina Faso ?

J’ai envie de dire que le théâtre se porte bien au Burkina Faso parce que le métier est de plus en plus structuré et les acteurs collaborent de plus en plus. Des plaidoyers sont en train d’être faits pour aider au rayonnement et au professionnalisme de la discipline théâtre ainsi que des arts apparentés comme le conte, l’humour et la marionnette.

En dépit des difficultés, les Hommes de théâtre se battent au quotidien pour donner le beau, donner du rêve, sensibiliser et apaiser les traumatismes des personnes qui ont vécu des horreurs.

Peut-on en vivre dignement au Burkina Faso ?

On peut en vivre très bien et dignement du théâtre au Burkina Faso. La preuve, nous sommes des professionnels et nous en avons fait notre métier depuis au moins une quinzaine d’années et en vivons. Il est certes intermittent mais si l’on sait bien s’organiser, se former et bien le faire, il y a de la place ici et dans le monde.

Le Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC) est né pour entre autres accompagner la professionnalisation des filières de la culture au Burkina Faso, dont le théâtre. Comment l’appréciez-vous ?

Le PAIC GC est un programme important en général parce qu’il apporte des ressources très importantes au secteur culturel dont le défi majeur est souvent le manque de ressources pour permettre aux artistes de pouvoir faire leur métier, aller plus proche des populations.

En permettant de financer à la fois, un grand nombre d’acteurs de toutes les régions du pays et de toutes les disciplines, c’est un appui fondamental. Il permet d’aller vers des projets plus ambitieux qui tendraient plus à professionnaliser de façon durable les métiers grâce au seuil de financement pouvant atteindre 39 millions F CFA. Aussi, le Programme forge les acteurs à essayer de donner une suite après la mise en œuvre de leurs projets financés et prendre en compte les maillons de la chaîne des valeurs des différents métiers.  Le Programme est très rigoureux en terme de gestion administrative et financière des entreprises culturelles, toute chose que nous trouvons primordiale pour la durée de nos structures. En somme, le PAIC GC est le bienvenu et nous souhaitons que cela continue.

Quel message portez-vous à l’endroit des partenaires du théâtre burkinabè, à l’occasion de cette célébration ?

A l’occasion de la journée mondiale du théâtre, j’ai une forte pensée pour tous les acteurs de la filière des régions à fort défis sécuritaires. C’est eux qui portent l’espoir, qui réinventent les modalités de survie de la filière dans ces zones pour toujours créer les spectacles, aller vers le public et sensibiliser. J’ai également une forte pensée pour beaucoup de troupes qui sont en train de disparaitre et beaucoup d’acteurs de théâtre qui sont devenus des personnes déplacées internes. Dans les villages sommés de quitter, il y en a où existaient des troupes théâtrales et nombres d’entre elles se sont disloquées.  Néanmoins, nous continuons à les accompagner de là où ils sont et à les ramener au théâtre.

J’ai par exemple vu des structures de Ouagadougou partager leurs contrats avec des structures de Djibo et de Ouahigouya. C’est une sorte de mutualisation que nous réinventons pour garder le fil de la solidarité et aujourd’hui nous formulons des projets où nous intégrons des acteurs des régions à fort défis sécuritaires. Dans le cadre d’un de mes projets soutenus par le PAIC GC, il y a la participation de compagnies théâtrales de Fada N’Gourma dans la région de l’Est, de Ouahigouya dans le Nord et de Kaya dans le Centre-Nord pour leur permettre de continuer à travailler et partager ensemble cette vie théâtrale.

Merci à nos partenaires dont le PAIC GC grâce à qui nous pouvons continuer le combat malgré les crises.

Propos recueillis par Mariam Ouédraogo

Chargée de communication du PAIC GC

Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouédraogo a procédé en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Wolfram Vetter, ce 21 février 2023, à Bobo Dioulasso au lancement de l’appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins. L’initiative entend accompagner les opérateurs de cette partie du Burkina dans leurs créations et la promotion du patrimoine culturel de la région.

Une nouvelle action au profit des acteurs culturels se concrétise dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC) avec le soutien de l’Union européenne au Burkina Faso. A travers une enveloppe de 374 092 000 FCFA mise à la disposition du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), cet appel à projets vise à soutenir la création des acteurs culturels de la région des Hauts-Bassins, mettre en exergue leur savoir-faire dans la promotion du patrimoine culturel de la région et soutenir leur participation au développement socio-économique. Il prend en compte les filières cinéma, arts de la scène, arts plastiques et appliqués et tourisme culturel.

Une vue des invités présent à la cérémonie de lancement de l’appel à projets spécifique à la région des Hauts-Bassins.

La coordination régionale de la Confédération nationale de la culture a également pris part à la cérémonie. Saluant au passage le caractère inclusif de travaux ayant abouti au lancement de l’appel à projets, le représentant des opérateurs culturels de la région, Armel Sié Kam a invité le FDCT à garantir l’équité et l’égalité des chances au présent appel à projets mais aussi la redevabilité. A cette étape, il promet une bonne participation de ses compères à l’atteinte des résultats de l’initiative au regard du fort potentiel créatif des acteurs de la région.

Une vue des officiels ayant procédé au lancement de l’appel à projets pour la région des Hauts-Bassins

C’est d’ailleurs l’une des principales raisons de l’accompagnement de l’Union européenne au secteur de la culture au Burkina Faso, à travers le PAIC GC. Pour sa part, l’ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, Wolfram Vetter a exhorté les opérateurs à s’approprier ce Programme et à proposer des projets structurants, des projets qui participeront à apaiser le climat social de la région et du Burkina Faso.

Trois lots sont concernés au présent appel à projets :

Le premier « Renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs » puis le lot « Promotion du tourisme culturel » et enfin le volet « Soutien à la création, la promotion et la diffusion des produits culturels ».

Rappelons que l’étape des Hauts-bassins constitue une phase pilote tout comme l’implantation de l’antenne régionale du FDCT. Les résultats satisfaisants obtenu permettront leur implémentation dans les 12 autres régions du pays.

Les artistes danseurs de Dioulassoba, région des Hauts-Bassins ont agrémenté la cérémonie de belles prestations.

Les structures culturelles et de promotion du tourisme culturel établies dans la région des Hauts-Bassins ont jusqu’au 7 avril 2023 pour soumettre leurs projets au siège de l’antenne régional des Hauts-Bassins du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT). Les seuils de financement vont de 5 à 10 millions FCFA.

Les lignes directrices précisant les conditions et modalités de participation et le canevas du budget sont disponibles et peuvent être téléchargés :

Sur le site web du PAIC GC: www.paicgc-bf.com .

Et sur les sites des institutions partenaires :

Site web FDCT : www.fdct-bf.org

Site web DUE : https://eeas.europa.eu/delegations/burkina-faso_fr

Mariam OUEDRAOGO/ Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC