La coordination du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC) et Wolfram Vetter, ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, partenaire technique et financier du Programme, accompagnés d’une délégation gouvernementale sont allés ce 2 février 2023 apporter leurs encouragements aux artisans exposant à la 16e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Également, ils sont allés découvrir et magnifier le savoir-faire des participants de la région des Hauts-Bassins soutenus par le PAIC GC.

26 artisans dont des associations et des coopératives de la région des Hauts-Bassins ont bénéficié de stands d’exposition de la part de l’Union européenne au Burkina Faso à travers le Conseil régional des Hauts-Bassins dans le cadre du PAIC GC.

Des artisans-exposants venus de la région des Hauts-Bassins dans le cadre du PAIC GC posant avec la coordination du Programme

Pour la première fois, ces artisans, basés à Bobo Dioulasso, Houndé et Orodara participent à une exposition d’une telle envergure comme le SIAO. En plus de pouvoir écouler leurs œuvres, ils ont saisi l’occasion de nouer des partenariats professionnels. Pour Mambourou Soma, coordonnateur du PAIC GC, c’est une fierté de pouvoir engager les différents artistes sur l’accès au marché. Dans la même logique, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, Wolfram Vetter s’est dit enthousiasmé par la résilience du Burkina Faso et de ses artisans à l’issue de la visite. D’où sa fierté d’être associé à la tenue de l’édition 2023 du Salon car il reste convaincu que l’artisanat est un levier de développement économique et de résilience.

Depuis plusieurs décennies, l’Union européenne soutient l’artisanat au Burkina Faso, un secteur pourvoyeur d’emplois pour les jeunes et les femmes. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu à la mise en œuvre du PAIC GC en soutien à la Stratégie nationale de la culture et du tourisme (SNCT). Le représentant des bénéficiaires, Hamidou Nikiéma, visiblement satisfait du processus de sélection a traduit la reconnaissance des artisans de la région aux partenaires du Programme d’avoir pu participer pour la première fois à un marché d’exposition d’une telle envergure. En accédant aux marchés, ils nourrissent désormais l’espoir de pouvoir vivre dignement de leur art.

A gauche, Hamidou Nikiéma, représentant des artisans soutenus au SIAO dans le cadre du PAIC GC et à droite Mambourou Soma, coordonnateur du PAIC GC

Après cette étape, le prochain défi est de renforcer les capacités des artistes sur la gestion des contacts professionnels tissés sur ces types de marchés, envisage Mambourou Soma, coordonnateur du PAIC GC.

Le projet d’incubation numérique dans la filière musicale « Innovartiste » est l’un des meilleurs financés dans la catégorie « art de la scène » du premier appel à projets du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC). Ce projet séduit de par son innovation et de par les résultats qu’il a atteint au terme de sa mise en œuvre.

« Innovartiste.net » est la plateforme numérique d’écoute de musique éponyme du projet soumis par l’association Viva innova. Le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) soutenu par l’Union européenne (UE) au Burkina Faso a contribué à sa réalisation à hauteur de 18 976 781 Francs CFA, dans le cadre du premier appel à projets du PAIC GC.

La mise en œuvre de ce projet vient aider à la structuration des acteurs de la filière musique. Les premiers bénéficiaires sont les artistes burkinabè dûment déclarés au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). Selon ses promoteurs, « actuellement, le mélomane, où qu’il se trouve, peut aller sur www.innovartiste.net , écouter des productions des artistes musiciens burkinabè et demander une prestation de service. »

Le constat est que « les œuvres de certains de nos artistes ne sont pas connues et les disques compact (CD) ne s’achètent plus assez ». Avec l’appui reçu, l’idée de Viva Innova est faire connaître ces œuvres d’arts porteuses d’identité burkinabè et faciliter leur consommation et leur achat par le biais des outils numériques.

Dans l’objectif donc de briser les barrières liées à la consommation des œuvres musicales burkinabè, Viva Innova a mis à contribution tous les acteurs de la chaîne de la filière musique : les auteurs-compositeurs, les artistes interprètes, les managers d’artistes, les producteurs et les distributeurs de musique. « Nous avons d’abord formé les participants sur la maîtrise et le mode d’utilisation des outils numériques tels que la plateforme existante, la maîtrise de l’environnement numérique, c’est-à-dire le droit numérique et le droit d’auteur. »

Issouf Zan, président de l’Association Viva Innova-Burkina Faso

Tous les acteurs de la filière musique sont représentés sur la plateforme. « Innovartiste va permettre aux acteurs de vendre leurs œuvres, il y a des possibilités d’achat en ligne avec les moyens locaux que nous sommes en train d’implémenter » explique Issouf Zan, président de l’association Viva innova qui précise que la plateforme est pour l’instant sous une forme Beta. Pour l’heure, elle offre une large plage aux artistes du terroir qui manquent d’espaces de visibilité et d’écoute.

Innovartiste a également été un programme d’incubation alliant des formations théoriques, des formations pratiques et des partages d’expériences suivies de visites de terrain.

A la conception du projet, 60 bénéficiaires étaient attendus. Dans sa phase opérationnelle, notamment le volet renforcement des capacités dans l’utilisation du digital, il a connu un engouement des cibles amenant les promoteurs à retenir finalement 140 participants. Les résidents des régions y ont pris part par visioconférence.

Abdou Razack Kaboré, secrétaire général de l’association Viva Innova Burkina

« Sur la plateforme, actuellement nous y avons intégré d’autres personnes n’ayant pas au départ assisté à nos ateliers d’incubation.  A travers cette plateforme, notre ambition est de prendre en compte les acteurs du cinéma, du théâtre » projette Abdoul Razack Kaboré, secrétaire général de l’association Viva innova.

En attendant une version définitive sur laquelle les artistes décideront de monnayer et de paramétrer les sonorités libres d’écoute, tous les sons disponibles sur la plateforme sont libres d’écoute. Elle pourrait être interconnectée aux plateformes existant au plan international. Faut-il rappeler que le projet a été lancé le 1er juin pour un délai d’exécution d’un an. Les travaux de perfectionnement de l’outil se poursuivent.

Mariam Ouédraogo / Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC