Produit du financement du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC) : 35 galeristes, critiques d’art et curateurs formés pour le rayonnement des arts plastiques au Burkina

Avec l’appui du PAIC GC, le Collectif Wekré a pu mettre en œuvre son projet dénommé « Incub’arts ». Ce projet de formation dans les domaines de la galerie d’arts plastiques, du commissariat d’exposition et de la critique d’arts a pour objectif d’aider à la structuration du secteur et des maillons de ses chaînes de valeur. 

Le Collectif Wekré est un regroupement de jeunes burkinabè de compétences diverses. Leur vision commune est de contribuer à la promotion des arts plastiques et à la promotion des artistes plasticiens burkinabè tant au plan national qu’à l’international. Le chemin pour y arriver est clair pour le collectif. Former les jeunes aux métiers de curateurs ou commissaires d’exposition, d’agents d’art plastiques, de critiques d’arts et de galeristes à travers le projet « Incub’arts », car convaincu que le développement du secteur passe par des acteurs connexes qualifiés.

« Incub’arts », une contraction de « Incubateur des arts » est l’un des 74 projets financés par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) dans le cadre du PAIC GC avec l’appui de l’Union européenne au cours du premier appel à projets. Il a bénéficié à cet effet d’une subvention de 15 415 706 FCFA pour un coût total du projet s’élevant à environ 18 millions FCFA. L’objectif visé est de créer les chaînons manquant de la filière des arts plastiques et appliqués au Burkina Faso.

 L’idée de Aboubacar Sanga, secrétaire exécutif du Collectif wekré et de ses camarades est née au vu des conditions peu reluisantes du secteur. En effet, « si vous remarquez, au Burkina, on a de très grands artistes comme Siriki Ky, Christophe Sawadogo, Adjaratou Ouédraogo… et le fait que le pays ait des artistes de renom et qu’autour d’eux, nous n’avons pas les professionnels qui doivent contribuer à la promotion, à la visibilité, et à la commercialisation des œuvres de tous ces artistes, nous avons jugé nécessaire de créer l’environnement nécessaire pour le développement de ce secteur » campe Aboubacar Sanga. Pour lui, créer l’environnement nécessaire pour le développement de ce secteur implique la formation de galeristes, curateurs et de critiques d’art plastiques qui constituent les chaînons manquants de la commercialisation des œuvres. Jusqu’à présent, il n’existe quasiment pas de galeries d’art au Burkina ; peu de journalistes s’intéressent à la critique dans le domaine des arts plastiques et peu de personnes font du commissariat d’exposition un métier.

Aboubacar Sanga, secrétaire exécutif du collectif Wekré nourrit de grandes ambitions pour le rayonnement du secteur des arts plastiques au Burkina Faso

Avec cet ambitieux projet, le collectif Wekré a permis la formation de 35 jeunes burkinabè dont dix dans la catégorie gestion de galerie mais aussi la gestion de la carrière d’un artiste plasticien. Le deuxième lot a concerné douze jeunes, formés au commissariat d’exposition, retenus à la suite d’un appel à candidature. Et, le troisième lot composé de treize journalistes s’est intéressé à la critique d’art plastique.

Durant six mois, les participants essentiellement composés d’étudiants inscrits dans les filières de la gestion administrative et culturelle de l’Université Joseph Ki-Zerbo et d’autres instituts privés et de journalistes exerçant dans des organes de presse ont d’abord eu droit à des séances de formation en ligne, par visioconférence, animées par des réputés acteurs du domaine, résidant à l’étranger. En l’occurrence, Éric Wonanu du Togo dans la catégorie commissariat d’exposition, Dr Célestin Yao Koffi de la Côte d’Ivoire dans la catégorie agent d’artiste-galerie d’art et Auguste Mimi Errol de la Côte d’Ivoire dans la catégorie critique d’art.

Une satisfaction pour l’expérience acquise

La dernière étape, elle s’est déroulée en marge de la troisième édition du Marché d’art contemporain de Ouagadougou- wekré, tenue du 2 au 8 mai 2022 au Parc urbain Bangr weogo.  A l’occasion, une part belle a été faite aux cas pratiques. Entre autres, les étudiants ont été impliqués dans l’organisation de l’évènement. D’autres sont allés à la rencontre des artistes exposant à l’occasion pour s’exercer, chacun dans son domaine d’intervention.

 

Harouna Neya, journaliste s’est désormais familiarisé à l’écriture d’article du genre critique d’art

Arouna Neya, journaliste, a participé à la formation en critique d’art. « A la base, je n’écrivais pas les articles de critique ; je rédigeais des articles journalistiques simples, des comptes-rendus et reportages et là il y a une plus-value en termes d’écriture », se réjouit-il au terme de cette session de formation. « Pendant la phase en présentiel, nous nous sommes exercés à la rédaction d’articles critiques. Il s’agissait de rentrer en contact avec les artistes plasticiens qui exposent au festival, de faire des articles sur leurs œuvres pour leur permettre d’avoir un autre regard sur leurs œuvres. » Désormais, il nous appartient, en tant que critique d’art de pouvoir mettre en valeur le travail de ces artistes, et donner une raison au public d’acheter les œuvres à un prix qui récompense la créativité de l’artiste et l’originalité de l’œuvre, rassure le journaliste.

Ce dernier se réjouit aussi d’avoir pu revisiter l’historique de l’art plastique au Burkina et en Afrique et de ses pionniers.

Tout comme Arouna Neya, Aïssatou Gouba, étudiante en Art, Gestion et Administration Culturelle (AGAC) à l’Université Joseph Ki-Zerbo, a pris part au projet Incub’arts. Participante dans la catégorie agents d’artistes et galériste, elle a pu au cours de la formation se familiariser avec les différentes chaînes de valeur des arts plastiques, notamment, de la sculpture, des musées, et des foires d’exposition. Elle se dit apte désormais à gérer une galerie ou la carrière d’un artiste plasticien. Dans la phase pratique de la formation, « on nous a appris à prendre contact avec l’artiste, échanger avec lui sur sa vie d’artiste, la nature de son travail ».

Aissata Gouba, impétrante dans la catégorie « agent d’artiste et galeriste »

Dans la catégorie « commissaire d’exposition » ou curateur, Soma Traoré, étudiant en AGAC a appris les critères d’identification et de sélection des œuvres d’art et comment organiser des cérémonies. Après cette formation, « nous sommes capables d’identifier les bons artistes qui ont produit des œuvres d’art qui répondent aux critères et d’organiser de bout en bout une cérémonie ». Ces impétrants seront accompagnés, foi de Aboubacar Sanga pendant au moins trois ans pour leur permettre de se perfectionner dans le domaine et être compétitif au plan national et international. Cet accompagnement se matérialisera par leur implication aux prochaines éditions du marché d’art contemporain de Ouagadougou Wekré et aux évènements que le collectif organisera.

Le collectif Wekré est à l’initiative du marché d’art contemporain de Ouagadougou appelé « Wekré » qui est à sa troisième édition en cette année 2022 et de la biennale d’art visuel de Bobo Dioulasso intitulée « Yirwa ». Contacts :  78 52 15 15, www.collectifwekre.net.

Note d’information

Un galeriste est une personne qui possède une boutique d’exposition ou de vente d’œuvres d’art.

Un agent d’artiste est celui qui peut-être n’a pas une galerie mais travaille avec un artiste plasticien en vendant ses œuvres.

Un commissaire d’exposition porte la responsabilité de l’exposition celui de trouver le thème, sélectionner les œuvres, la scénographie, préparer toute la communication en amont et en aval.

Mariam OUEDRAOGO/ Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC

 

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