Région des Hauts-Bassins : des jeunes vivant avec un handicap se forment aux métiers des arts de la scène pour leur meilleure insertion socio professionnelle avec l’appui du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC)

A Bobo Dioulasso, des jeunes ; sourds muets, non-voyants et ceux vivant avec un handicap moteur dansent, font de la musique et du théâtre avec des jeunes gens dites valides. Cela est le fruit du projet « Lönni », développé par l’association Art au-delà du handicap (ADH) et cofinancé par le PAIC GC à hauteur de 16 868 250FCFA, dans le cadre du premier appel à projets. Ces jeunes, désormais de plain-pied dans le monde des arts de la scène visent les scènes des festivals nationaux et même internationaux.

Omar Sanou, jeune sourd muet, se projette sur les scènes internationales de danse dans quelques années, après quelques mois d’’incubation dans le cadre du projet Lönni. « Je me suis fait former en danse et j’ai appris des mouvements des techniques chorégraphiques pour évoluer » se réjouit-il. En plus de l’expérience en matière de danse déjà acquise, le jeune artiste souhaite apprendre davantage pour évoluer et être un grand danseur ou chorégraphe un jour. A sa suite, Abdoul Karim Sawadogo, jeune non-handicapé embouche la même trompette. Pour lui, « je sens qu’il y a de l’évolution dans notre apprentissage au sein du projet depuis son démarrage ». Mieux, il se réjouit de pouvoir s’exprimer par la langue des signes, une situation qui fluidifie désormais la collaboration entre les personnes vivant avec un handicap auditif et lui .

Abdoul Karim Sawadogo, jeune non-handicapé, bénéficiaire du projet Lönni s’exprime désormais aisément avec ces camarades sourds-muets

Omar Sanou, jeune sourd-muet, bénéficiaire du projet Lönni  compte mettre à profit cette formation pour aller de l’avant dans sa carrière professionnelle en tant que danseur chorégraphe

 

« Lönni » est un terme issu de la langue mandé et qui signifie en français « le savoir ». Ce projet de renforcement des capacités en danse, théâtre, musique, la langue des signes et en informatique, débuté en septembre 2021 s’exécute au profit de 60 jeunes en situation de handicap et ceux dits valides sur une durée de 10 mois.

Les participants sont repartis par catégorie de handicap et de filière. 20 jeunes dont 10 en situation de handicap auditif ont participé aux ateliers de danse.  10 pensionnaires non-voyants de l’Union nationale des Associations burkinabè des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM) et 10 jeunes personnes dites valides ont assisté ensemble à l’atelier de musique. Pour le renforcement des capacités en théâtre, des personnes en situation de handicap auditif, des personnes en situation de handicap moteur et des personnes dites valides ont reçu les enseignements ensemble.

Salimata Dembélé, chargée d’administration et de production de l’association Art au-delà du handicap (ADH)

Informatique pour tous

Pour pallier la non-maîtrise des outils des technologies de l’information et de la communication, des cours d’informatique ont également été offerts à tous les participants au projet pour également juguler un des freins au développement de leur carrière professionnelle. Aux dires de Salimata Dembélé, chargée d’administration et de production de l’association Art au-delà du handicap (ADH), l’objectif à travers cela est de leur permettre « en tant qu’artiste de pouvoir maîtriser internet, les outils informatiques et également de pouvoir écrire eux-mêmes leurs dossiers artistiques sans avoir à se payer les services des administrateurs ».

Le choix du public cible des sessions de renforcement de capacité, composé majoritairement de personnes vivant avec un handicap n’est pas fortuit.

L’objectif premier c’est de créer « de la chaleur » entre ces deux publics différents. Et donner l’opportunité après le handicap à ces jeunes de pouvoir exercer des activités qui peuvent contribuer dans leur développement socio culturel et économique et celui de leur terroir.

En associant un public vivant avec un handicap et un groupe non handicapé, l’objectif est de briser cette barrière qui existe entre les personnes qui sont en situation de handicap et celle dites valides, tranche Yaya Sanou, danseur-chorégraphe par ailleurs directeur artistique de ADH et promoteur du projet Lönni. Pour ce faire, il opte pour la promotion de la langue des signes ; devenue outil de communication de tous les participants du projet et qui facilite l’inclusion du public en marge. Il faut préciser qu’ une technique a été mise au point pour  permettre  aux participants vivant avec un handicap visuel d’apprendre ladite langue.

Un projet très productif avant échéance…

« Avant la fin du projet nous avons déjà deux compagnies qui sont créées. La première, dénommée « Fientan », basée au sein de ADH est composée de sourds muets qui sont en train déjà de faire des créations et qui ont participé à de nombreux évènements au Burkina et qui travaillent à être des artistes professionnels et indépendants et pouvoir exercer leur travail sans l’aide de leurs proches » a révélé le directeur artistique de l’association.

Yaya Sanou, danseur chorégraphe et directeur artistique de l’association Art au-delà du handicap (ADH)

Nonobstant cela, la dynamique équipe de l’association nourrit de belles perspectives après le délai d’exécution du projet Lönni. « Nous sommes en train de tisser des relations avec des compagnies de danse au Burkina et à l’extérieur pour des productions et des créations artistiques. Pour l’heure ; en France et au Mali, des structures ont émis un avis favorable pour des échanges culturels, des créations ou même des résidences pouvant aboutir à des restitutions avec nos équipes. Une association travaillant dans le même domaine au Mali est prêt à accueillir une de nos créations qui va sortir à la fin de ce projet. »

L’association Art au-delà du handicap (ADH) milite pour l’insertion socio professionnelle par la culture des enfants et jeunes vivant avec un handicap et ceux non handicapé dans la ville de Bobo Dioulasso.

Site web: www.arthandicapbf.org

Contacts: 75 87 87 89/ 78 38 67 60

Mariam OUEDRAOGO/ Agence DEFICOM

Chargée de communication du PAIC GC

 

 

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