Journée mondiale du théâtre 2023 au Burkina : Merci à nos partenaires dont le PAIC GC grâce à qui nous pouvons continuer le combat malgré les crises
A l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars, Paul Zoungrana, comédien et metteur en scène par ailleurs président de la Fédération nationale du théâtre du Burkina (FENATHEB) exprime la reconnaissance des acteurs du théâtre à ses partenaires dont le PAIC GC. La FENATHEB est un regroupement d’au moins 300 compagnies de théâtre des 13 régions du pays, né en 2005 de l’envie de ses acteurs d’aller vers un statut de l’artiste.
Comment se porte le théâtre au Burkina Faso ?
J’ai envie de dire que le théâtre se porte bien au Burkina Faso parce que le métier est de plus en plus structuré et les acteurs collaborent de plus en plus. Des plaidoyers sont en train d’être faits pour aider au rayonnement et au professionnalisme de la discipline théâtre ainsi que des arts apparentés comme le conte, l’humour et la marionnette.
En dépit des difficultés, les Hommes de théâtre se battent au quotidien pour donner le beau, donner du rêve, sensibiliser et apaiser les traumatismes des personnes qui ont vécu des horreurs.
Peut-on en vivre dignement au Burkina Faso ?
On peut en vivre très bien et dignement du théâtre au Burkina Faso. La preuve, nous sommes des professionnels et nous en avons fait notre métier depuis au moins une quinzaine d’années et en vivons. Il est certes intermittent mais si l’on sait bien s’organiser, se former et bien le faire, il y a de la place ici et dans le monde.
Le Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC GC) est né pour entre autres accompagner la professionnalisation des filières de la culture au Burkina Faso, dont le théâtre. Comment l’appréciez-vous ?
Le PAIC GC est un programme important en général parce qu’il apporte des ressources très importantes au secteur culturel dont le défi majeur est souvent le manque de ressources pour permettre aux artistes de pouvoir faire leur métier, aller plus proche des populations.
En permettant de financer à la fois, un grand nombre d’acteurs de toutes les régions du pays et de toutes les disciplines, c’est un appui fondamental. Il permet d’aller vers des projets plus ambitieux qui tendraient plus à professionnaliser de façon durable les métiers grâce au seuil de financement pouvant atteindre 39 millions F CFA. Aussi, le Programme forge les acteurs à essayer de donner une suite après la mise en œuvre de leurs projets financés et prendre en compte les maillons de la chaîne des valeurs des différents métiers. Le Programme est très rigoureux en terme de gestion administrative et financière des entreprises culturelles, toute chose que nous trouvons primordiale pour la durée de nos structures. En somme, le PAIC GC est le bienvenu et nous souhaitons que cela continue.
Quel message portez-vous à l’endroit des partenaires du théâtre burkinabè, à l’occasion de cette célébration ?
A l’occasion de la journée mondiale du théâtre, j’ai une forte pensée pour tous les acteurs de la filière des régions à fort défis sécuritaires. C’est eux qui portent l’espoir, qui réinventent les modalités de survie de la filière dans ces zones pour toujours créer les spectacles, aller vers le public et sensibiliser. J’ai également une forte pensée pour beaucoup de troupes qui sont en train de disparaitre et beaucoup d’acteurs de théâtre qui sont devenus des personnes déplacées internes. Dans les villages sommés de quitter, il y en a où existaient des troupes théâtrales et nombres d’entre elles se sont disloquées. Néanmoins, nous continuons à les accompagner de là où ils sont et à les ramener au théâtre.
J’ai par exemple vu des structures de Ouagadougou partager leurs contrats avec des structures de Djibo et de Ouahigouya. C’est une sorte de mutualisation que nous réinventons pour garder le fil de la solidarité et aujourd’hui nous formulons des projets où nous intégrons des acteurs des régions à fort défis sécuritaires. Dans le cadre d’un de mes projets soutenus par le PAIC GC, il y a la participation de compagnies théâtrales de Fada N’Gourma dans la région de l’Est, de Ouahigouya dans le Nord et de Kaya dans le Centre-Nord pour leur permettre de continuer à travailler et partager ensemble cette vie théâtrale.
Merci à nos partenaires dont le PAIC GC grâce à qui nous pouvons continuer le combat malgré les crises.
Propos recueillis par Mariam Ouédraogo
Chargée de communication du PAIC GC
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