Cinéma d’animation au Burkina : le secteur est en train de voir la ligne d’horizon avec le PAIC GC et d’autres partenaires

Le 28 octobre est célébré la journée internationale du cinéma d’animation. Au Burkina Faso, le secteur a de l’avenir et peut être mis à profit pour exporter et vendre la culture burkinabè, foi de Serge Dimitri Pitroipa, président de l’Association burkinabè du cinéma d’animation (ABCA), également réalisateur producteur et directeur de PIT Production.

Mariam Ouédraogo (O M) : veuillez nous présenter brièvement l’ABCA !
Serge Dimitri Pitroipa (DP) : L’Association burkinabè du cinéma d’animation (ABCA), née en 2013 est l’une des premières associations du cinéma d’animation de la sous-région ouest-africaine. Elle regroupe des réalisateurs, des cinéastes, des peintres, des producteurs, des animateurs et toutes les personnes passionnées du cinéma d’animation. Son objectif est de promouvoir le cinéma d’animation, d’organiser des ateliers de formation et d’accompagner les structures de production de cinéma d’animation.

M O : En d’autres termes plus accessibles au citoyen lambda, comment définissez-vous le cinéma d’animation ?
D P : On peut aussi appeler le cinéma d’animation, le cinéma images par images. C’est l’ensemble d’images fixes qu’on transforme en mouvement.

M O : Comment y êtes-vous arrivé ? A votre actif, combien de séries animées avez-vous déjà produit, et combien sont diffusées ?
D P : A mon actif, j’ai déjà plusieurs films d’animation mais pas encore de série. La première, porteuse d’identité culturelle burkinabè est en train d’être parachevée et sera bientôt en diffusion sur les chaînes de télévision au plan national. Néanmoins, j’ai plusieurs courts métrages d’une à 10 minutes. Les plus vus sont « afrogame », « zozo » et « tempête dans une calebasse ».

M O : Comment se porte le cinéma d’animation au Burkina Faso ?
D P : Le secteur avait des difficultés mais avec le soutien du FDCT et de l’UE dans le cadre du PAIC GC, il est en train de voir la ligne d’horizon. Auparavant, il bénéficiait du soutien de l’ambassade royal du Danemark grâce à qui nous avons obtenu des renforcements de capacités au Burkina Faso et à l’extérieur. On peut dire que le secteur se porte très bien et de nombreux jeunes sont en train de se former pour y entrer.

M O : Quel est le parcours pour y parvenir ?
D P : Il y a plusieurs profils dans le métier. Des animateurs, des décorateurs, des cleaner et des dessinateurs. Au regard de la technicité du cinéma d’animation, la majeure partie du travail n’exige pas de grandes qualités de dessinateur. En exemple, le stop motion consistant en la manipulation des marionnettes. En plus du dessin animé, il y a entre autres le stop motion, la pixellisation. Pour faire du dessin animé, il faut être un bon dessinateur et avoir une bonne formation. Or, le Burkina Faso ne dispose pas pour l’instant d’une école de cinéma d’animation. Pour juguler le manque de formation, l’ABCA organise souvent des sessions de formation en animation avec le soutien du gouvernement burkinabè à travers le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) et le Fonds d’appui à la formation professionnelle et l’apprentissage (FAFPA). Avec le soutien de l’ambassade du royaume de Danemark et du FDCT, nous avons dispensé des formations à Koudougou, Dédougou et Bobo Dioulasso à travers le projet Burkina Animated.

M O : Est-ce qu’on peut vivre du métier de cinéma d’animation au Burkina Faso?
D P : (Rires) ! On peut vivre du métier de cinéma d’animation. C’est comme être producteur ou réalisateur de film mais le cinéma d’animation est encore plus compliqué parce qu’il n’est pas encore bien connu au Burkina Faso. Grâce aux petites productions, je crois que l’animateur peut vivre de son art et c’est d’ailleurs un métier d’avenir.

M O : Le PAIC GC est né au regard du rôle de la culture dans la vie socio-économique du pays, quelle appréciation faites-vous de ce programme ?
DP : Pour nous, ce programme est la bienvenue. Nous en avons reçu un financement pour la réalisation de la série de dessins animés « Malaika, patrimoine culturel d’une nation ». et c’est grâce à ce programme que cette série de dessin animé, « made in Burkina Faso » et traitant des réalités burkinabè existe.

M O : Quelles sont les difficultés que rencontre le secteur au Burkina Faso ?
DP : La diffusion est l’une des difficultés auxquelles nous faisons face au Burkina Faso. Désormais, l’avènement du numérique, plus précisément de Télévision numérique terrestre est en train de résoudre les difficultés liées à cet aspect. Egalement, il y a les défis liés à l’accès à la formation et aux financements. Certes, nous avons une équipe de petite taille au sein de l’ABCA mais pour une formation en animation il faut souvent faire appel à des professionnels de l’extérieur.

M O : Quel(s) message(s) portez-vous à l’occasion de la journée internationale du cinéma d’animation ?
DP : A l’ occasion de cette journée, nous aimerons interpeller nos autorités et les partenaires financiers sur l’importance du cinéma d’animation et l’importance de l’accompagner pour qu’il puisse valoriser notre culture. Aussi, le cinéma d’animation est un outil pédagogique, notre souhait est qu’on ait des partenaires pour pouvoir réaliser des projets et vendre notre culture.

Propos recueillis par Mariam Ouédraogo/Agence DEFICOM
Chargée de communication du PAIC GC

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